Abstract
During the Ebola outbreak that hit Guinea in 2014, most of the people employed at the Wonkifong Ebola treatment unit were from Africa or Cuba. Despite the recruitment of black personnel, the unit exposes how the humanitarian infrastructure exploited Guinean workers as if their lives were less vulnerable than those of the foreign personnel. The Africanization of aid reveals a post‐colonial segregation at the intersection of race, class, and locality. The article follows Guinean workers in the quarantine unit, as well as their enrolment in media campaigns. Their experience illuminates a triage at the core of Global Health according to which not only were local workers treated as expendable lives, but their stories were silenced. Yet how did Guinean workers inhabit this anti‐black world? The article unfolds the journey of workers during the outbreak and three years later, exploring the strategies they used to produce their own narratives through personal archives. [humanitarian aid, humanitarian media campaigns, race, Ebola, archives]
Résumé: Durant l’épidémie d’Ebola qui frappa la Guinée en 2014, la majorité des soignants du centre de traitement Ebola de Wonkifong provenait d’Afrique ou de Cuba. Cependant, malgré le recrutement d’un personnel majoritairement noir, l’infrastructure humanitaire a exploité les travailleurs guinéens comment si leurs vies étaient moins vulnérables que celles du personnel étranger. Ainsi l’africanisation de l’aide met en lumière une ségrégation postcoloniale à l’intersection de la race, de la classe et de la localité. Cet article explore le parcours des travailleurs guinéens dans l’unité de quarantaine ainsi qu’au travers de leur engagement dans des campagnes médiatiques. Leur expérience dévoile un tri au cœur de la santé globale au travers duquel les travailleurs locaux ont été non seulement traités comme des vies consommables mais leur histoire a également été passée sous silence. Cependant, comment les soignants guinéens sont-ils capables d’habiter cet univers anti-noir ? L’article suit ces travailleurs durant l’épidémie de même que trois ans plus tard, il explore ainsi les stratégies utilisées par ces derniers pour produire leurs propres récits au travers d’archives personnelles.